Quelle n’a pas été ma stupéfaction, en surfant sur le net, de voir un apparaître un nouveau site de notation des enseignants NoteTonProf.com, alors qu'un autre site du même acabit, Note2be.com, avait pourtant été jugé illégitime par la Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL).
Sous couvert d’anonymat, des élèves y notent leurs enseignants. Mais la réciproque n’est pas vraie, puisque les noms des professeurs sont clairement mentionnés ainsi que l’établissement dans lequel ils travaillent.
Qu’un élève décide de noter ses enseignants sur son blog personnel dont il retreint l’accès relève d’une initiative privée. Après tout, chacun a le droit de discuter de ce qu’il veut avec qui il veut dans son salon privé, fusse-t-il virtuel. Il en va de même dans certaines grandes écoles où le corps enseignant est évalué chaque année par les étudiants, selon des critères bien définis, sans que cela ne dépasse les portes de l’amphithéâtre.
Mais évaluer, aux yeux de tous, une personne physique sur ses compétences, sans son accord, relève d’une ingérence dans la vie professionnelle d’autrui. En guise de comparaison, va-t-on bientôt voir un médecin jugé publiquement par ses patients ou un facteur par les habitants de son quartier ?
Combien de voix s’élèveraient - à juste raison - si de mon côté je décidais de publier sur mon blog des copies d’élèves avec le patronyme de ces derniers ? Cela aurait au moins un mérite, celui de pouvoir montrer ce que leur copie vaut vraiment, car dans la pratique, nombre d’enseignants sont contraints par leur hiérarchie de réviser à la hausse leurs notations, 80% d’une classe d’âge au Bac oblige !
Si ce nouveau site, dont la maison mère serait basée aux Etats-Unis, peut prospérer en toute impunité, alors il ne faudra pas s’étonner de voir bientôt apparaître d’autres sites du même acabit qui listeront nommément des gens pour leur profession, mais aussi pour leurs idées politiques ou leur appartenance religieuse.
Lorsque j’ai suivi des études pour devenir enseignante, il me semblait dans la logique des choses que les professeurs notent leurs élèves et non l’inverse. A ce rythme, nos enfants chéris auront bientôt droit de vie ou de mort sur nous autres enseignants…à l’exception de mes confrères qui se sont déjà suicidés !
Véronique Bouzou
Sous couvert d’anonymat, des élèves y notent leurs enseignants. Mais la réciproque n’est pas vraie, puisque les noms des professeurs sont clairement mentionnés ainsi que l’établissement dans lequel ils travaillent.
Qu’un élève décide de noter ses enseignants sur son blog personnel dont il retreint l’accès relève d’une initiative privée. Après tout, chacun a le droit de discuter de ce qu’il veut avec qui il veut dans son salon privé, fusse-t-il virtuel. Il en va de même dans certaines grandes écoles où le corps enseignant est évalué chaque année par les étudiants, selon des critères bien définis, sans que cela ne dépasse les portes de l’amphithéâtre.
Mais évaluer, aux yeux de tous, une personne physique sur ses compétences, sans son accord, relève d’une ingérence dans la vie professionnelle d’autrui. En guise de comparaison, va-t-on bientôt voir un médecin jugé publiquement par ses patients ou un facteur par les habitants de son quartier ?
Combien de voix s’élèveraient - à juste raison - si de mon côté je décidais de publier sur mon blog des copies d’élèves avec le patronyme de ces derniers ? Cela aurait au moins un mérite, celui de pouvoir montrer ce que leur copie vaut vraiment, car dans la pratique, nombre d’enseignants sont contraints par leur hiérarchie de réviser à la hausse leurs notations, 80% d’une classe d’âge au Bac oblige !
Si ce nouveau site, dont la maison mère serait basée aux Etats-Unis, peut prospérer en toute impunité, alors il ne faudra pas s’étonner de voir bientôt apparaître d’autres sites du même acabit qui listeront nommément des gens pour leur profession, mais aussi pour leurs idées politiques ou leur appartenance religieuse.
Lorsque j’ai suivi des études pour devenir enseignante, il me semblait dans la logique des choses que les professeurs notent leurs élèves et non l’inverse. A ce rythme, nos enfants chéris auront bientôt droit de vie ou de mort sur nous autres enseignants…à l’exception de mes confrères qui se sont déjà suicidés !
Véronique Bouzou