Sarkozy seul contre tous ? Pas si sûr…


Le monde entier semble en vouloir au président de la République française depuis que le gouvernement a dévoilé ses nouvelles mesures en matière de politique sécuritaire. A commencer par des institutions internationales comme l’ONU ou la Commission européenne qui condamnent une recrudescence du racisme et de la xénophobie dans l’Hexagone. Des accusations relayées par la presse étrangère. Le New York Times, par exemple, reproche à Nicolas Sarkozy d’« attiser dangereusement les sentiments anti-immigrés ». Le quotidien britannique, le Times, va encore plus loin : « en expulsant les Roms en masse, Nicolas Sarkozy rappelle les souvenirs de la Gestapo ». Le Vatican n’est pas tendre non plus : le pape Benoît XVI jette l’anathème sur le président français en désapprouvant ouvertement les expulsions de Roms. Le souverain pontife demande aux pèlerins de « savoir accueillir les légitimes diversités humaines ». La messe est dite. Menacé d’hérésie, le président Sarkozy ?

Si au moins il pouvait compter sur le soutien de ses compatriotes… Mais l’offensive est tout aussi féroce sur le plan national. A commencer par deux anciens Premiers ministres, Dominique de Villepin et Michel Rocard. Le premier, dans Le Monde du 23 août 2010, s’en prend à la « surenchère sécuritaire » du Président. Le second estime, dans Marianne, que le projet de condamner les parents d’enfants délinquants remonte à « Vichy » et aux « nazis ». Rien de moins ! Les ténors de la gauche ne sont pas en reste. Martine Aubry parle de « dérive antirépublicaine » qui « abîme la France et ses valeurs », et Ségolène Royal de « surenchère populiste et xénophobe ». Même ceux qui d’ordinaire ne sont pas langue de bois sur les problèmes de sécurité, comme Emmanuel Valls ou Jean-Pierre Chevènement, hurlent avec la meute.

Tous ces « donneurs de leçons » sont pourtant mal placés pour sonner l’hallali du président français. On souhaiterait entendre l’ONU réagir avec la même virulence lorsque les talibans décapitent certains de nos ressortissants retenus en otage. Et le Vatican, avec sa cohorte de prêtres pédophiles, est-il le mieux placé pour jeter la première pierre ? Quant à nos politiciens, on aimerait bien les voir faire preuve de la même fermeté quand, au niveau national, le drapeau français est brûlé ou la marseillaise sifflée… sans même parler des tergiversations sur l’interdiction du port de la burqa.

Pire : tous ces « moralisateurs » n’hésitent plus à employer à tort et à travers des mots aussi connotés que « facho » ou « nazi » pour désigner toutes celles et ceux qui ne partagent pas les mêmes idées politiques qu’eux, surtout en matière d’immigration. En réalité, ils s’appuient sur une grille de lecture de l’Histoire qui est restée figée à la seconde guerre mondiale. Le fait qu’à cette époque, des Roms aient été déportés dans les camps par les nazis n’est pas étranger à leurs prises de positions en leur faveur. Sauf que l’on a depuis changé de millénaire. La Roumanie elle-même, par la voix de son secrétaire d’État à la Solidarité, Valentin Mocanu, chargé de l’Intégration des Roms, dédouane l’attitude actuelle des Roumains envers les Roms, jugeant qu’il s’agit « surtout d’une défiance envers les plus pauvres ».

Certes, défendre la veuve et l’orphelin est plutôt salutaire. Mais qu’en est-il de la défense de certains voleurs et criminels ? Après tout, le gouvernement n’a fait qu’annoncer la reconduite dans leurs pays d’origine des Roms ayant « commis des atteintes aux biens ou des fraudes ». Et quand le PS affirme que s’il arrive au pouvoir en 2012, il reviendra sur des mesures comme la déchéance de la nationalité pour certains criminels d’origine étrangère, il y a de quoi s’inquiéter !

Dominique de Villepin - si proche de l’ONU et si éloigné du peuple français - recommande expressément « à chaque Française, à chaque Français, de réagir en conscience, quels que soient son âge et sa condition et où qu’il se trouve, à Paris ou en province, pour marquer à sa façon son refus de cette dérive inacceptable ». J’appelle quant à moi, en tant que simple citoyenne, ces mêmes Français à faire entendre leur voix dans l’autre sens. Faut-il rappeler que 80% de nos compatriotes approuvent les mesures de déchéance de la nationalité, d’après le sondage Ifop commandé par Le Figaro début août. Tout comme d’ailleurs 79% approuvent le démantèlement des camps illégaux de Roms et de gens du voyage.

Si Sarkozy, élu en 2007 avec plus de 53% des voix au second tour de la présidentielle, est aujourd’hui aussi bas dans les sondages, ce n’est pas à cause de ses déclarations récentes sur l’insécurité et l’immigration, mais précisément parce qu’il n’est jamais passé à l’acte dans ces domaines. Pour preuve, depuis la mise en œuvre des nouvelles mesures tant décriées par quelques privilégiés en France et à l’étranger, sa cote de popularité progresse auprès des classes populaires et des classes moyennes selon les différents instituts de sondages. Sarkozy seul contre tous ? Pas si sûr…

Véronique Bouzou sur Riposte laïque

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