Juin 2002 , je suis convoqué par le proviseur adjoint à son bureau… ?
-Ah te voilà ? Viens voir !
Je constate qu’il a dans les mains la copie d’un de mes élèves à laquelle je viens de flanquer un beau zéro pour pompage sur son voisin. En effet, je donne un sujet différent à l’élève de droite de celui de gauche. Il s’agit simplement de changer les données car le sujet est le même.Un élève astucieux pourrait remplacer les données de son voisin par les siennes et terminer le calcul ; mais lui non. Il n’a pas cette présence d’esprit. Je fais un plan de la classe rapide afin de m’assurer qu’il n’y a pas d’échange de sujet derrière mon dos, parce que j’ai déjà repéré ce genre de démarche des tricheurs !
Pas de problème ! Il a bien recopié sur son voisin qui est brillant et j’ai barré sa copie en marquant : « c’était l’autre sujet », zéro point final .
Je trouve cela un peu fort : quel culot quand même ! Aller se plaindre au bureau !
Mais le proviseur adjoint, ancien professeur de français, n’a pas l’air d’approuver ma démarche : il nous a pondu trois mois avant un texte du ministère disant que le zéro est interdit : l’élève n’est jamais nul !!
Je m’en tamponne le coquillard de son texte, c’est vrai. Il me le montre sous le nez. Je le connais mais…..
Il n’a pas l’air d’apprécier le double sujet. Il est vrai qu’en français c’est difficilement possible. Je lui réplique que c’est un truc d’école normale .
Il me montre un passage de la copie : « tu aurais pu quand même lui corriger ça » me dit-il.
« Mais il y a fraude ! » m’écriais-je , « ça coûte cher à l’examen, il faut le leur apprendre : exclusion sur plusieurs années ».
« Non, me dit-il. On fait cesser la fraude et on en discute après au jury. »
Je pense donc que voilà un excellent moyen d’augmenter les résultats, les années de grève !
Mais ce n’est pas fini : il y a un autre zéro et là, que faire d’autre ? Cet élève ne fait pas grand-chose et m’a rendu copie blanche (bien blanche) : faut-il payer le papier en cas du nullité ?
On continue : quand je vois un relâchement dans la recherche des exercices, je prends mon cahier de notes et les élèves savent tout de suite qu’un zéro va dégringoler ; ce qui et replonge les bavards dans un semblant de travail pour éviter de voir leur moyenne baisser !
Ce que je ne savais pas, c’est que le proviseur-adjoint en fin de trimestre, après avoir récupéré les disquettes sur lesquelles sont inscrites les notes et les moyennes, se livre à un examen des notes en général.
C’est bien pratique l’ordinateur ! Depuis trois ou quatre ans, on inscrit les notes sur le clavier et la bête fait le travail de la moyenne, et là il reste des traces ! Quelques zéros traînent sur une colonne : ce n’est pas normal !
Je me fais engueuler bien sûr et lui explique ce travail. Il a déjà préparé un rapport à l’inspecteur, mais j’interviens car ce n’est pas exact ce qu’il écrit. Aussi me dit-il : « je le mets de côté, attention ! »
Il s’en va à la retraite et je sors en regrettant l’argent que j’ai versé pour lui !
-Ah te voilà ? Viens voir !
Je constate qu’il a dans les mains la copie d’un de mes élèves à laquelle je viens de flanquer un beau zéro pour pompage sur son voisin. En effet, je donne un sujet différent à l’élève de droite de celui de gauche. Il s’agit simplement de changer les données car le sujet est le même.Un élève astucieux pourrait remplacer les données de son voisin par les siennes et terminer le calcul ; mais lui non. Il n’a pas cette présence d’esprit. Je fais un plan de la classe rapide afin de m’assurer qu’il n’y a pas d’échange de sujet derrière mon dos, parce que j’ai déjà repéré ce genre de démarche des tricheurs !
Pas de problème ! Il a bien recopié sur son voisin qui est brillant et j’ai barré sa copie en marquant : « c’était l’autre sujet », zéro point final .
Je trouve cela un peu fort : quel culot quand même ! Aller se plaindre au bureau !
Mais le proviseur adjoint, ancien professeur de français, n’a pas l’air d’approuver ma démarche : il nous a pondu trois mois avant un texte du ministère disant que le zéro est interdit : l’élève n’est jamais nul !!
Je m’en tamponne le coquillard de son texte, c’est vrai. Il me le montre sous le nez. Je le connais mais…..
Il n’a pas l’air d’apprécier le double sujet. Il est vrai qu’en français c’est difficilement possible. Je lui réplique que c’est un truc d’école normale .
Il me montre un passage de la copie : « tu aurais pu quand même lui corriger ça » me dit-il.
« Mais il y a fraude ! » m’écriais-je , « ça coûte cher à l’examen, il faut le leur apprendre : exclusion sur plusieurs années ».
« Non, me dit-il. On fait cesser la fraude et on en discute après au jury. »
Je pense donc que voilà un excellent moyen d’augmenter les résultats, les années de grève !
Mais ce n’est pas fini : il y a un autre zéro et là, que faire d’autre ? Cet élève ne fait pas grand-chose et m’a rendu copie blanche (bien blanche) : faut-il payer le papier en cas du nullité ?
On continue : quand je vois un relâchement dans la recherche des exercices, je prends mon cahier de notes et les élèves savent tout de suite qu’un zéro va dégringoler ; ce qui et replonge les bavards dans un semblant de travail pour éviter de voir leur moyenne baisser !
Ce que je ne savais pas, c’est que le proviseur-adjoint en fin de trimestre, après avoir récupéré les disquettes sur lesquelles sont inscrites les notes et les moyennes, se livre à un examen des notes en général.
C’est bien pratique l’ordinateur ! Depuis trois ou quatre ans, on inscrit les notes sur le clavier et la bête fait le travail de la moyenne, et là il reste des traces ! Quelques zéros traînent sur une colonne : ce n’est pas normal !
Je me fais engueuler bien sûr et lui explique ce travail. Il a déjà préparé un rapport à l’inspecteur, mais j’interviens car ce n’est pas exact ce qu’il écrit. Aussi me dit-il : « je le mets de côté, attention ! »
Il s’en va à la retraite et je sors en regrettant l’argent que j’ai versé pour lui !