Une violence scolaire pas très politiquement correct

Sophie, enseignante dans un collège de banlieue classé en Réseau Ambition Réussite et situé au cœur d’une « cité », témoigne de ce qu’elle vit quotidiennement.

Elle ne parle pas de la fatigue du premier trimestre, ni du stress des élèves, ni du manque d’assistantes sociales, ni des classes surchargées. Dans son collège à elle, les élèves ne sont que vingt par classe ; et quant aux notes, ils s’en contrefichent.

L’établissement, dit-elle, « est fréquenté uniquement par les jeunes de la cité, tous issus de l’immigration extra-européenne. »

« Voilà quinze jours, un vendredi, le contrat d’une surveillante d’origine africaine arrivait normalement à expiration. Dès le début des cours, des textos ont commencé à circuler sur les portables des élèves (…), appelant à "mettre le boxon" pour protester contre le départ de cette surveillante (…).

« Lors de la sortie de cours qui précède la récréation, les élèves se sont emparés du collège, ont couru dans les couloirs, ont frappé une enseignante et en ont renversé d’autres. (…) Les professeurs ont été insultés, menacés, frappés et même blessés puisque plusieurs d’entre eux sont allés porter plainte au commissariat. Les élèves sont ensuite sortis et ont organisé une manifestation devant le collège en lançant des pierres. Les policiers n’ont pas pu intervenir, alors que le commissariat n’est pas très loin, et l’après-midi les cours ont dû être interrompus : le collège a été fermé. »

« Quand ils sont convoqués chez le principal, ils jurent sur le Coran »
C’est comme ça « pratiquement une semaine sur deux », affirme Sophie. L’an dernier, les élèves ayant décroché le drapeau de l’établissement avant de le traîner dans la cité et de le brûler, la direction avait appelé la police. « En passant devant le commissaire qui se tenait sur le parvis, les collégiens crachaient sur ses chaussures », raconte l’enseignante, qui ajoute que les élèves ont des armes, « en général des couteaux ».

« Est-il possible de faire cours ? » demande le journaliste de Monde et Vie. « Pratiquement pas », répond Sophie. Sur une classe de 20 élèves, 3 ou 4 seulement travaillent.

Source : Monde et Vie du 20 février

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