Mon interview donnée à Riposte laïque

Riposte Laïque : Vous parlez du « politiquement correct » très présent dans le monde enseignant. Pensez-vous que la majorité des enseignants soit sur cette position, ou qu’une majorité silencieuse se tait, mais n’en pense pas moins ?

Véronique Bouzou : La plupart des enseignants se situent « à gauche » sur l’échiquier politique. Les notions de fraternité, de solidarité, de tolérance nourrissent leurs discours. Certains d’entre eux font du « déni de réalité » quand ils ont affaire à des élèves issus de l’immigration violents et pourfendeurs des valeurs républicaines. En effet, ces professeurs craignent par-dessus tout d’être assimilés à des « racistes » ou des « fachos ». Ils trouvent alors des excuses exogènes aux incivilités, menaces et agressions dont ils sont témoins ou victimes. La pauvreté, selon eux, serait la cause de tous les maux. Ils revoient également leurs niveaux d’exigence à la baisse pour « acheter » la paix dans leurs classes.

D’autres - et selon moi, il s’agit bien de la majorité silencieuse - se taisent mais n’en pensent pas moins. La peur dicte leur mutisme. La peur et la lassitude. Absorbés dans leurs tâches quotidiennes, ils rentrent chez eux exténués et préfèrent s’évader par d’autres biais que celui de la révolte. Beaucoup d’entre eux s’adonnent alors à des activités artistiques, voyagent ou se consacrent à leur vie de famille. Ceux-là sont déçus par le Parti Socialiste et votent « écolo », « front de gauche »… mais le plus souvent, comme désormais la plupart des Français, ils préfèrent s’abstenir.

En ce qui me concerne, bien que je n’ai jamais été « encartée » politiquement, je me suis longtemps sentie proche de la gauche républicaine, laïque, proche des classes populaires et incarnée un temps par des personnalités comme Chevènement ou Bérégovoy. Aujourd’hui, le PS n’est plus qu’un nid de bobos - Delanoë à Paris en est la parfaite illustration - qui tente de séduire les minorités ethniques et religieuses au détriment de la grande majorité des Français. L’UMP ne vaut pas mieux : lutte inefficace contre l’insécurité, inauguration en grande pompe de mosquées….A croire que l’UMPS ne forme plus qu’une seule et même entité, constituée d’élites qui, par le jeu de l’alternance, se partagent les mêmes fauteuils depuis une trentaine d’années et n’ont absolument pas intérêt à ce que les choses changent en profondeur.

Parmi les personnalités politiques susceptibles de concourir à la présidentielle, celle qui me semble aujourd’hui la plus apte à rassembler des gens autour des valeurs républicaines, laïques et nationales, c’est Marine Le Pen. Faut-il rappeler qu’elle est la seule à avoir salué les résultats de la votation suisse sur l’interdiction des minarets ou à s’être indignée des Quick halal ?

A ceux qui ne manqueront pas de critiquer mes préférences politiques, je répondrai que, dans le cas où se présenterait le cas de figure d’un 21 avril à l’envers, je ne me verrais guère donner ma voix à un parti qui s’est abstenu de voter pour l’interdiction de la burqa dans tous les lieux publics. A l’heure où nos soldats se battent en Afghanistan contre des Talibans qui veulent imposer la charia, nous pourrions considérer cette abstention comme un acte de « haute trahison ». Il arrive dans l’Histoire que la résistance et les « collabos » ne soient pas toujours là où on le pense.

C’est pourquoi j’admire les esprits libres comme Albert Camus, l’homme révolté qui s’est fait des ennemis chez les communistes en dénonçant le stalinisme, Eliot Ness, l’incorruptible qui ne s’est jamais laissé acheter par Al Capone ou encore Cyrano de Bergerac, personnage d’Edmond Rostand, qui refuse de « grimper par ruse au lieu de s’élever par force » et clame haut et fort « Non, merci ! » quand il s’agit de perdre sa liberté et de se soumettre pour gagner un ersatz de tranquillité et de sécurité.

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