Non, monsieur Thuram, nous ne sommes pas tous immigrés, métis et bronzés !




La Fondation Lilian Thuram a réussi à convaincre la MGEN (Mutuelle Générale de l'Education Nationale) et la CASDEN (banque coopérative de l'Education nationale) de lancer un programme multimédia d’éducation contre le racisme. Destiné aux professeurs des écoles des classes de CM1 et CM2 qui en auront passé commande, ce programme permettra de sensibiliser potentiellement 1,3 million d’enfants.

On apprend dans le dossier de presse que le DVD «Nous Autres» destiné aux élèves est découpé en 8 modules. Un certain nombre de citations et de vidéos de personnalités (historiens, chercheurs, sociologues...) vient illustrer les modules, comme pour mieux nous convaincre du bien-fondé de la démarche.

Les modules nous apprennent pêle-mêle ce que nous sommes (ou devrions être) :

Module n°4 : « Nous sommes tous des immigrés ? »

Découvrant l’origine de l’homme et les flux migratoires, les enfants s’approprient la notion de migration de population.

Module n°5 : « Nous sommes tous métis ? »

Ce module participatif propose aux enfants une observation et une réflexion personnelles pour comprendre que nous sommes tous et toujours le produit d’un mélange.

Module n°6 : « Nous sommes tous bronzés ? »
Les enfants continuent le travail d’observation et voient qu’aucun d’entre eux n’a la peau complètement blanche ou complètement noire.

Et Yves Coppens, membre du Comité scientifique de la Fondation, d'enfoncer le clou : « Nous possédons une origine unique : nous sommes tous des Africains d’origine, nés il y a trois millions d’années, et cela devrait nous inciter à la fraternité ».

Les enseignants devront donc bientôt expliquer à leurs élèves qu'ils sont tous des immigrés, tous métis et tous bronzés. Point final. Sauf que depuis la Préhistoire, lesdites tribus africaines si chères à Coppens ont migré vers d'autres continents (Europe, Amérique, Asie, Océanie), s'y sont sédentarisées, érigeant des frontières (donc des pays et des nationalités) et se sont repliées sur elles-mêmes (pour des raisons géographiques, linguistiques, culturelles, ...).

Certes les choses ne sont pas figées. Pascal Boniface, géopoliticien, déclare : « De plus en plus, les gens bougent, les flux migratoires multiformes se développent, nous vivons dans un village global et nous avons intérêt à accepter l’autre ». Sauf que le « village global », il est surtout dans sa tête. A ce que je sache, nous n'avons pas encore supprimé nos villages sur l'autel du mondialisme. « Accepter l'autre » passe t-il par le renoncement de ce que nous sommes ? Je ne le pense pas. Au contraire, je suis intimement persuadée que chaque peuple a le droit de s'affirmer et de disposer de son territoire.

Pour convaincre, la Fondation Thuram est vraisemblablement prête à tout pour culpabiliser ceux qui ne penseraient pas comme elle. A commencer par les enfants...

Dans une vidéo, Michel Wievorka, sociologue, va jusqu'à reconnaître que l'école primaire est « un lieu où les cerveaux sont susceptibles de transformation ». On croirait entendre l'ancien PDG de TF1, Patrick Le Lay : « Ce que nous vendons à Coca-Cola, c’est du temps de cerveau humain disponible ». Avouez que cela fait plutôt froid dans le dos. Entre une marque de soda et une vision étriquée de l'humanité où tout le monde serait immigré, métis et bronzé, tout est bon pour enfumer les plus jeunes (comme les moins jeunes d'ailleurs).

Après avoir convaincu des officines de l'Education nationale comme la CASDEN et la MGEN, la Fondation Thuram tente à présent de séduire le ministre de l'Education nationale Luc Chatel, dans l'espoir vraisemblable de voir ce programme devenir obligatoire.

André Magnin, commissaire d’exposition, affirme : « On peut donner des images de l’Afrique, diverse, riche, créative, dynamique qui peuvent redonner une fierté aux jeunes de la diaspora, une fierté d’être noir ou maghrébin ». Je trouve cela plutôt curieux car aujourd'hui, à l'école, ce ne sont pas les jeunes de la diaspora qui ont un problème de fierté mais bien tous ceux qui, à longueur de journée, se font traiter de « sale français», « sale blanc » ou « sale juif » !

Reste à espérer que Luc Chatel ait le courage de défendre ces élèves en adressant une fin de non recevoir à la Fondation Lilian Thuram... Pour ma part, si j'étais ministre de l'Education, je ne donnerais pas suite à ce projet.

VB

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