Ces profs qu'on tente d'assassiner... au sabre !

Vous en connaissez beaucoup, vous, des gens qui, en France, sur leur lieu de travail, risquent de se faire assassiner avec un sabre ?

Lorsque j'ai lancé mon blog Ces profs qu'on assassine (tiré du titre de mon dernier livre), j'entendais me faire la porte-parole de ces enseignants qui, las d'être agressés, menacés, insultés, abandonnés par leur hiérarchie, traînés devant les tribunaux, vont jusqu'à se suicider.

Mais je n'aurais jamais imaginé qu'un jour, des enseignants seraient menacés PHYSIQUEMENT d'assassinat, qui plus est, au sabre ! C'est pourtant ce qui vient de se passer au collège Henri-Wallon à Marseille, comme le rapporte La Provence.com :

Vendredi 10 décembre 2010, aux environs de 14 heures, un groupe de jeunes gens surexcités a tenté d'assassiner un professeur, trois surveillants, deux conseillers d'éducation et même la gardienne, à coups de couteau et de sabre japonais. Sans l'intervention de Guillaume, l'un des enseignants, et celle de ses collègues, le sang aurait coulé : "Ils étaient clairement là pour nous tuer. Celui qui a sorti le sabre japonais a crié à ses complices : "Plantez-les et vengez-vous !' Ça a duré 3 ou 4 minutes, mais j'avais l'impression que ça n'allait jamais s'arrêter."

Cette affaire intervient trois jours seulement après l'irruption dans l'école maternelle Charles-Fourier (située dans un quartier "sensible" de Besançon) d'un mineur de 17 ans armé de deux sabres et prenant en otage une institutrice et sa classe.

La réaction du SNES n'a pas tardé :"Ces établissements (des quartiers difficiles) ont vu leurs moyens fondre (...). Les suppressions de postes ne permettent plus d'assurer un cadre suffisamment sûr et garanti à l'école", explique ce syndicat enseignant.

Pour moi, il ne s'agit pas d'une question d'effectifs, surtout face à un agresseur armé d'un sabre. Pas sûr qu'un escadron de police y viendrait à bout. Non, la vraie question, c'est de savoir ce qui pousse de jeunes adolescents à vouloir faire usage de cette arme blanche pour tuer.

Comme dans ces deux affaires, aucune information n'a filtré au sujet des agresseurs - et pour cause, ce sont des mineurs - il est dificile de savoir ce qui les a incités à choisir un sabre plutôt qu'une autre arme. Peut-être tout simplement la facilité de s'en procurer (les sabres étant aussi vendus comme objets décoratifs). Ou bien en ont-ils vu dans certains jeux vidéos ou films d'arts martiaux ultra-violents ? On peut avancer diverses explications.

En attendant, il est à souhaiter qu'ils n'aient pas pris comme nouveaux modèles ces fanatiques religieux qui font usage de cette arme pour tuer, comme en témoigne la récente décapitation au sabre au Mali de l'otage Michel Germaneau, cet ingénieur à la retraite de 78 ans engagé dans les actions humanitaires auprès des populations du Sahel.

VB

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