Les travaux d'intérêt général pour remettre les élèves dans le droit chemin

Chaque année, dans le canton de Berne (Suisse), près de 5.000 écoliers quittent l’école obligatoire sans avoir terminé leurs études, explique Margrit Stamm, pédagogue et spécialiste des sciences de l’éducation à l’Université de Fribourg (20minutes.ch). Selon l’importante étude qu’elle vient d’achever, près de la moitié des élèves abandonnent leur scolarité contre leur gré.

«Il arrive fréquemment que les professeurs les poussent vers la sortie, activement, en les ridiculisant ouvertement devant leurs copains, ou, plus sournoisement, en ne punissant pas les absences non justifiées, ce qui encourage les élèves à partir pour de bon», affirme la pédagogue. Selon elle, cet «exode» entraîne des coûts sociaux inestimables pour les collectivités publiques. Que ce soit en matière de délinquance, de consommation de drogues ou de dépendance de l’aide sociale, cette «population» est un groupe social à risque qu’il faut mieux encadrer, ajoute-t-elle.

De mon point de vue, l’idée selon laquelle il ne faudrait pas exclure d’élèves sous peine de fabriquer des délinquants qui constitueraient un coût supplémentaire pour la société ne tient pas. En France, c’est pourtant un argument régulièrement invoqué par un certain nombre de professionnels de l’éducation qui préconisent de maintenir le plus longtemps possible sur les bancs de l’école les élèves perturbateurs ou violents.

Parler d'exclusion en dérange plus d'un, comme l'illustre le commentaire de cet internaute sur mon blog : «exclure les élèves difficiles n'empêcherait nullement leur "influence" sur l'école. Beaucoup de problèmes dans certaines écoles sont causés par des élèves qui n'en font pas ou plus partie. Je ne suis pas sûr que l'on règle les problèmes de l'école en augmentant le nombre d'illettrés qui iront augmenter les rangs de l'exclusion sociale».

Contrairement à tous ces partisans d’une école de "gardiennage", je suis pour ma part favorable à l’exclusion des élèves qui sèment la terreur à l’école. Mieux, je suis intimement convaincue que cette politique d’exclusion – indispensable pour rétablir la sérénité dans les salles de classe et les cours de récréation – ne doit pas nécessairement coûter de l'argent à la collectivité et qu’elle est même susceptible de lui en rapporter.

Comment procéder ?

Il n'est pas question de pousser les élèves vers la sortie en les ridiculisant ouvertement devant leurs copains, ou en ne punissant pas les absences non justifiées comme le laisse entendre Margrit Stamm qui considère les enseignants comme des êtres sadiques et manipulateurs.

Au contraire, il faut agir avec transparence et fermeté en proposant une véritable alternative à la rue. Certes, des Etablissements de Réinsertion Scolaire (ERS) ont récemment été mis en place pour isoler de leur collège ou lycée d’origine certains élèves particulièrement violents... avec le succès que l'on sait. Quant aux internats d'excellence, leur bilan est plus encourageant mais leur coût demeure prohibitif.

Je trouve qu’il serait plus efficace et économique de réquisitionner des casernes désaffectées ou des locaux administratifs vides afin d'y installer ces élèves qui, encadrés par des militaires s'il le faut, se verraient confier des travaux d’intérêt général, plutôt que de jouer aux "caïds" dans la rue. Cela mettrait un terme définitif à l’influence néfaste de ces adolescents qui traînent aux abords des écoles et, en les responsabilisant, augmenterait leurs chances de réinsertion sans coûter un centime supplémentaire à la collectivité !

VB

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