Une lettre d'encouragement

Madame,


Lorsque vous avez été interviewée sur Télé Matin je me suis dit qu'il me fallait votre livre de suite ! Ainsi fut fait, je me suis offert l'unique exemplaire disponible dans une librairie du centre de la ville où je vis à présent. Je prends aujourd'hui l'initiative de vous écrire car depuis que j'ai ouvert votre livre je sens que c'est une chose que je dois faire absolument, pardonnez ma spontanéité qui n'a de justification que ma sincérité de lectrice concernée.

BRAVO pour cet ouvrage tout simplement ! Je l'ai dévoré avec un appétit féroce (!) et contrairement à ce que certains "détracteurs" ont pu dire ils se trompent car, ainsi que vous l'avez si bien dépeint, la réalité dépasse hélas tout ce qu'on pourrait imaginer dans l'EN...J'en ai fait les frais tout récemment. Votre livre a été pour moi une sorte de thérapie car j'ai vraiment cru que le mammouth s'en prenait à moi pour m'atteindre, me faire mettre genou à terre...Je vois que malheureusement même des profs en fin de carrière ont à subir des mauvais traitements qui peuvent les pousser aux pires extrêmes. Grâce au fait que j'avais eu une vie avant tout ça et que ma famille est ma force vitale, j'ai préféré la démission à la longue maladie, chemin sur lequel je commençais à m'aventurer et que les "autorités compétentes" me conseillaient même (on marche sur la tête ou quoi ??).

Si vous êtes intéressée je pourrais par la suite vous conter mon histoire...
Celle d'une femme de 40 ans très motivée pour enseigner, pour devenir précisément Professeur des écoles, qui a tourné la page après 20 ans de parcours professionnel dans l'industrie et le commerce, qui a repris ses études, passé ce "concours" (jeu de dupes plutôt !) et a eu l'infortune de se retrouver "trop bien classée" en liste complémentaire...La fin de l'histoire c'est que j'ai démissionné après à peine 6 mois et que je suis en quelque sorte revenue à la case départ mais avec une belle licence en plus et beaucoup d'amertume envers un système qui gaspille tant les élèves que les enseignants
Comme vous l'avez dit, il n'y a pas de gestion des ressources humaines là-dedans !
Précision utile : bien qu'ayant été affectée dans un coin charmant en ZEP, ce ne sont pas du tout ni l'ambiance de la classe ni les élèves plutôt "dynamiques" qui m'ont poussée à la démission mais bel et bien la manière dont mon administration de tutelle m'a traitée. Je suis allée jusqu'à "son éminence" le Ministre pour qui j'avais avant tout cela une certaine considération au-delà des formules chères à l'administration française (mais dont on ne pense pas un mot parfois !...) car je pensais naïvement qu' il était homme à faire bouger les choses de manière positive...Illusion sans doute...Et l'épilogue, car il y en a un, c'est que je suis toujours dans les "soucis" avec nos amis du rectorat dont je dépendais...Aujourd'hui je prends enfin la décision de ranger tout ça aux oubliettes car après des mois à ruminer, il me faut passer à autre chose. On reste longtemps malade de l'Education nationale même sans être allé à la Verrière.
Pour les détails, si vous le souhaitez vous pouvez me contacter, en ce qui me concerne ce serait un plaisir de dialoguer avec vous et pourquoi pas de vous donner mon histoire pour un éventuel autre projet...

Bien cordialement,

Une enseignante

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