L’illusion du rouleau compresseur républicain

L’Éducation nationale a-t-elle toujours pour vocation d’intégrer à marche forcée les enfants d’origine étrangère ? Est-elle censée favoriser coûte que coûte leur assimilation à la langue, à la culture et à la civilisation française ? Le peut-elle ? Le doit-elle vraiment ?

D’aucuns affirment, sans doute par manque de conviction, par opportunisme ou encore par excès d’optimisme, que le « rouleau compresseur républicain » jouera son rôle et réalisera cette tâche ambitieuse. Un peu comme d’autres pensaient résoudre les problèmes d’insécurité en passant « la banlieue au Kärcher ». Deux propos vides de sens qui ont pour seul dessein de taire les sujets épineux médiatico-politiquement incorrects.

En attendant, aujourd’hui, ce sont les petits Français qui se retrouvent "compressés" par l’École de la République. Car le pari en passe d’être gagné par l’Éducation nationale, c’est d’avoir grandement favorisé l’assimilation à l’envers. En effet, les élèves sont désormais tenus de devenir des spécialistes de la culture arabo-musulmane et africaine, comme en témoigne la place accordée à l’empire du Monomotapa dans les manuels scolaires en classe de cinquième.

Ainsi, à travers les programmes d’histoire-géographie et la littérature jeunesse qu’on leur impose, mille et une occasions s’offrent aux écoliers, collégiens et lycéens de découvrir à quel point l’homme blanc occidental, haïssable entre tous les hommes, se doit d’être honni du plus grand nombre, lui, cet être mauvais, ancien esclavagiste, empli de racisme et de cupidité. A ce titre, les élèves apprennent qu’il ne peut exister de racisme anti-blanc. Et point de salut à attendre dans ce sens de la part des associations anti-racistes ni de projets de toutes sortes menés par des personnalités comme Lilian Thuram qui, à travers sa fondation, n’hésite pas à marteler aux élèves qu’ils sont « tous immigrés, métis et bronzés »1. Même notre langue est menacée si l’on se réfère aux écrits du Ministre de la Culture Frédéric Mitterrand pour qui « l’arabe ne saurait être considéré comme une langue étrangère en France »2. Le français serait-il condamné à devenir une langue morte ?

Pour sauver notre École de son déclin, j’ai longtemps cru que la meilleure réponse à apporter était la réaffirmation pure et simple des principes républicains. Ainsi, la promotion de l’égalité des chances a une incidence directe sur la méritocratie et l’élévation vers le plus haut degré de connaissances des élèves. Dans le même ordre d’idée, la laïcité peut s’avérer être une arme efficace pour lutter contre la montée du communautarisme dans les salles de classe. Mais le seul barrage républicain ne saurait à lui seul résoudre tous les problèmes comme la violence scolaire ou bien la crise identitaire de bon nombre d’enseignants et d’élèves du fait des tentatives de repentance et de victimisation permanentes qui, insidieusement, attisent les revendications communautaires, ethniques et religieuses au sein de l’École et dans notre société tout entière. Et ce n’est pas en obligeant les enfants d’immigrés à ânonner la Marseillaise ou à saluer le drapeau tricolore chaque matin avant d’entrer en classe qu’ils renonceront pour autant à leurs mœurs et leurs coutumes qu’ils finiront par nous imposer tôt ou tard.

La Nation, mieux que la République, se dresse comme le rempart ultime contre la menace d’une sur-représentation des étrangers sur notre sol. Une École nationale n’hésitera plus à exclure les élèves violents qui sèment la terreur dans les salles de classe et les cours de récréation. Quant aux enseignants, ils n’auront plus à se soucier de ce que deviennent les délinquants, une fois sortis de l’enceinte des établissements scolaires. Les jeunes voyous mineurs « bien de chez nous » iront remplir des casernes désaffectées dans lesquelles des militaires sauront leur apprendre les règles du "vivre ensemble". Les autres délinquants dotés d’une double nationalité ou bien d’origine étrangère, retourneront chez eux, une fois déchus de leur nationalité française.

C’est pourquoi seule une coalition politique clairvoyante soucieuse de ses racines et attachée à l’idée de Nation, forte d’un peuple, d’une langue, d’un territoire, d’une Histoire et d’une culture commune, pourra redresser la barre et faire renaître de ses cendres une Éducation qui ne mérite pas aujourd’hui le qualificatif de « nationale » tant cet adjectif a pu être galvaudé, vidé de son sens originel et de sa substance première.

VB

Notes

1
La fondation Lilian Thuram a réussi à convaincre la MGEN (Mutuelle Générale de l’Éducation nationale) et la CASDEN (banque coopérative de l’Éducation nationale) de lancer un programme multimédia d’éducation contre le racisme. Destiné aux professeurs des écoles des classes de CM1 et de CM2 qui en auront passé commande, ce programme permettra de sensibiliser potentiellement 1,3 millions d’enfants.

2
Écrits rédigés par Frédéric Mitterrand dans l’édito du catalogue d’Expolangues 2011

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