La présidente du comité pour la mémoire et l’histoire de l’esclavage, Françoise Vergès, revient sur le dixième anniversaire de la loi Taubira dans une interview au Républicain Lorrain :
«La recherche a été relancée, un travail sur les outils de médiation à destination du grand public, de nombreux ouvrages, des films, des documentaires, etc. ont été produits. Mais on peut regretter la place, toujours en retrait, réservée à l’esclavage dans les manuels scolaires, le petit nombre de lieux de mémoire qui sont consacrés aux traites et le sentiment que, finalement, elles n’appartiennent pas à l’histoire de France parce qu’elles ne relèvent pas de l’histoire hexagonale… »
Négligeable la place accordée à l'esclavage dans les nouveaux manuels d'Histoire-Géographie à destination des collégiens ? Loin s'en faut... En effet, des dossiers complets y sont désormais consacrés, aussi bien dans le manuel de cinquième (Regards sur l'Afrique) que de quatrième (Les traites négrières et l'esclavage), sans oublier que le sujet est abordé dans de nombreux autres chapitres (les premiers empires coloniaux, enjeux de domination européenne, etc.) à travers des textes et de nombreuses iconographies sur le sujet. C'est à se demander si madame Vergès a bien lu les nouveaux manuels soclaires :
En revanche, quand Clovis et Charles Martel passent à la trappe dans ces mêmes manuels, personne ou presque ne s'en offusque. A ce rythme, combien d'épisodes historiques va t-il encore falloir supprimer au profit de l'esclavage pour que cette dame soit enfin satisfaite ? D'autant plus qu'elle n'est pas la seule à vouloir peser sur le contenu des manuels scolaires : Fabienne Keller, sénatrice UMP du Bas-Rhin, veut carrément créer un manuel scolaire d’histoire franco-africain qui fasse référence dans les collèges. Décidément, la repentance ne connaît point de limites...
VB