Dans La Lettre des Enseignants en date du 24 août 2010, le SE–UNSA (Syndicat des enseignants du premier degré et du second degré d’Education) appelle à la grève le 7 septembre pour manifester à nouveau contre le projet gouvernemental sur les retraites.
Si cette invitation est légitime de la part d’un syndicat soucieux de l’avenir des enseignants et adhérents qu’il représente, ce qui l’est moins, en revanche, c’est l’« appel citoyen : face à la xénophobie et à la politique du pilori : liberté, égalité, fraternité » que le SE–UNSA lance dans la même lettre d’information.
Voici la teneur de cet appel :
« Lier immigration et insécurité, assimiler les gens du voyage à des fauteurs de troubles, séparer les Français d’origine étrangère (menacés en cas de délit grave de perdre leur nationalité) des autres Français : telle est la politique du gouvernement. Face à cela, des citoyens s’engagent. Comme les secrétaires généraux de l’UNSA Education et du SE-UNSA, signez la pétition, participez aux manifestations du 4 septembre ».
Défendre les droits et les intérêts des professeurs, n’est-ce pas là le rôle exclusif d’un « syndicat des enseignants » ? Pourquoi donc mêler la question des retraites à celles des Roms ou de la politique du gouvernement en matière d’immigration ?
Les problèmes que rencontrent les professeurs au quotidien (comme notamment la recrudescence des incivilités par certains élèves à leur encontre ou bien encore la montée de la judiciarisation à l’école) ne suffisent-ils pas amplement à occuper ce syndicat ?
On voit bien là encore la volonté d’aveugler les enseignants. Oser « lier immigration et insécurité », quelle horreur ! Quelle hérésie !
Et pourtant, comme « deux et deux font quatre », force est de constater qu’il y a bien aujourd’hui un lien entre les nouvelles formes de violences scolaires et l’immigration. La montée des communautarismes en est un exemple parmi d’autres.
Que Le SE-UNSA cesse donc de prendre les enseignants pour des imbéciles ! Nous, professeurs du primaire ou du secondaire, sommes capables de faire la part des choses sans créer des amalgames ou tomber dans des généralités.
Que les syndicats dans leur ensemble arrêtent donc de faire de l’angélisme quand ils parlent des Français issus de l’immigration ou faisant partie de « la diversité ». Car là, ils se comportent en démagogues incapables de regarder la réalité en face. Comme un certain nombre de politiques, ils culpabilisent le « Français moyen » en l’accusant de tous les maux alors qu’ils mettent sur un piédestal le « Français issu de la diversité » et se montrent désireux de le dédouaner quand il commet un acte de délinquance, arguant de la pauvreté ou de la discrimination pour le défendre.
VB