«Nous parents, à l’heure où certaines catégories d’individus sifflent la Marseillaise, nous posons la question : Pourquoi ne pas, plutôt que des chants arabes, enseigner notre Marseillaise à nos enfants ?».
Telle est la teneur du courrier anonyme envoyé aux parents d'élèves d'une classe de l'école primaire de l'école du Pin (Gard) pour protester contre l’apprentissage et le chant en classe des paroles d'une berceuse, dont une partie en langue arabe, extraites du film d’animation Azur et Asmar. (Midi Libre.com)
Le texte affirme que plusieurs parents se disent « étonnés que leurs enfants apprennent une chanson arabe à l’école ». Certains refuseraient même que leurs petits entonnent la berceuse à la kermesse de fin d’année.
Pour ma part, je partage l'inquiétude de ces parents et en ma qualité de professeur, je me désolidarise de la communauté enseignante de cette école qui a vivement critiqué leur démarche.
Que mon propos soit clair : je ne critique pas le fait qu'une institutrice puisse, dans le cadre de l’opération “école et cinéma” soutenue par l’Education nationale, projeter à ses élèves le film Azur et Asmar. Pas plus qu'elle n'en fasse une étude filmique en classe. Ce que je lui reproche, c'est d'avoir obligé ses élèves à apprendre cette chanson en langue arabe, avec la bénédiction de l'inspection de l’Education nationale, l'étude de la berceuse figurant très officiellement dans la fiche pédagogique du film.
« Il y a de plus en plus de mise en cause des enseignants dans le cadre de leur travail : agressions verbales, menaces, c’est comme ça tous les jours », déclare l’inspecteur de l’Education nationale Marcel Lotito pour justifier la défense de cette enseignante.
Plutôt fort de vinaigre quand on sait qu'ordinairement, les enseignants sont rarement défendus par les instances hiérarchiques. J'en veux pour preuve les nombreux exemples recensés sur ce blog. Combien d'enseignants blâmés, mutés, suspendus voire radiés pour des motifs plus que discutables ? Certains, sous pressions parentales, se voient rappelés à l'ordre par leur hiérarchie pour avoir simplement "mal noté" leurs élèves.
Quand des parents s'indignent contre le fait qu'un enseignant diffuse un film sur l'avortement ou qu'une autre emmène chaque année ses élèves visiter un camp de concentration, ils obtiennent gain de cause (à juste titre ou pas, on peut en débattre). En revanche, lorsqu'ils tentent de s'indigner contre une enseignante qui "contraint" ses élèves à apprendre des paroles d'une chanson en arabe, ils se retrouvent conspués par une grande partie du corps enseignant et des instances de l’Education nationale. Deux poids, deux mesures.
Pas étonnant que les parents soient tentés de retirer leur progéniture de l'école publique...
VB