Ben Laden toujours adulé par certains élèves, dix ans après les attentats du 11 septembre

Superladen

Le 11 septembre 2001, j'enseignais dans un collège à Mantes-la-Jolie. Le lendemain des attentats contre le World Trade Center, certains parmi mes élèves scandaient en classe le nom de Ben Laden et l'un d'entre eux avait même lancé un avion en papier dans la salle en bruitant son envol suivi d'une explosion, un «Boum» bruyant et remarqué. J'avais alors rapporté cette scène dans mon livre, Confessions d'une jeune prof .

Dix ans plus tard, rien n'a changé ! Certains élèves de sixième me demandent s'ils peuvent parler de Ben Laden dans leurs rédactions en me faisant comprendre que c'est leur héros. Même chose en troisième où des élèves m'interpellent en plein cours pour me parler du chef d'Al-Qaida en des termes élogieux.

Mon témoignage ne saurait constituer une exception et les collégiens ne sont pas les seuls concernés. Je suis tombée sur des propos de lycéens on ne peut plus explicites rapportés par le Bondy Blog : «Ben Laden, c’est mon père » (...) «C’est un modèle. Il a échappé pendant dix ans aux Américains». Et un autre d'ajouter : «C’est un moudjahidin, Ben Laden ! Et sérieux, respect, il a su se cacher pendant dix ans, malgré les technologies, malgré la force des Américains».

Il est édifiant de constater que les figures emblématiques du terrorisme international séduisent toujours en 2011 des adolescents qui, dix ans plus tôt, jouaient encore dans les bacs à sable. Des propos et des gestes pas si étonnants au regard du cadre politique de notre pays qui, depuis 2001, n'a guère évolué. Car l'attitude de ces élèves dépasse la simple provovation. C'est aussi la marque d'un rejet de notre civilisation occidentale qu'ils jugent décadente au profit de fanatiques qui eux, affirment haut et fort leurs croyances d'un autre âge.

A notre tour, il serait temps de réaffirmer avec vigueur notre identité nationale afin d'éviter de voir se propager sur notre sol des graines de futurs terroristes. Et pour se faire, de s'inspirer de cette citation extraite de l'ouvrage Quelques pensées sur l'éducation du philosophe anglais du XVIIème siècle, John Locke : «C’est par la crainte et le respect que vous devez d’abord prendre de l’empire sur leurs esprits; c’est par l'amour et l’amitié que vous devez plus tard les conserver». A méditer...

VB

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